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Drogue et hip hop sont intrinsèquement liés. C’est l’un des postulats de départ, sinon le fil rouge, de ces 8 podcasts qui reviennent sur l’histoire des gros bonnets de la drogue et explorent le rapport fusionnel qu’entretiennent le trafic de stupéfiants et la nébuleuse hip hop. À l’heure où le rap balbutie aux Etats-Unis dans les années 80, la plupart des banlieues paupérisées se retrouvent confrontées au fléau du trafic de drogue, entretenu par le cartel de Cali, et provoquant une explosion de la consommation du crack, de l’héroïne, et de la cocaïne.

Ce rapport indissociable avec la drogue n’est pas l’apanage du hip hop. D’autres styles musicaux ont été façonnés et conditionnés par cette culture de la drogue. Cependant, et comme le révélait une étude réalisée par le site Addiction en mai 2017, le hip hop, bien qu’il convoque régulièrement cette imagerie, dans ses clips et dans ses textes, n’est pas le plus grand vainqueur de sa catégorie. Aussi, contrairement aux idées reçues, la country serait l’un des genres où le thème de la « défonce » reste prégnant sinon omniprésent.

La country serait l’un des genres où le thème de la « défonce » reste prégnant sinon omniprésent.

Dans ‘The Undersiders’, on rappelle le rôle de premier plan qu’ont pu jouer certains barrons de la drogue dans la création de labels et plus largement leur qualité de « défricheur de talents », à part entière. Aujourd’hui même si ces grandes figures sont connues avant tout pour leurs crimes, leurs délits ou leurs trafics, elles ont néanmoins contribué activement à la culture hip hop et à son développement.

Parmi eux, Kenneth « Supreme » MGriff, ce dealer du Queens (New-York) (EP02) qui a bâti son empire essentiellement sur la vente du crack dragon sera incarcéré à plusieurs reprises pour trafic d’armes et de stupéfiants. En 1995, après quelques années de mitard, il décide de lancer avec l’un de ses plus proches amis, Irv Gotti, le label Murder.Inc qui devient The Inc. Records en 2004 et sur lequel signent des artistes tels qu’Ashanti, Ja Rule, Fat Joe ou encore Lloyd. En 2006, le label alors en perte de vitesse est racheté par Universal et absorbé par Def Jam. Après avoir influencé l’industrie musicale, « Supreme » est même devenu une source d’inspiration pour l’industrie textile et la marque du même nom, aujourd’hui étendard de la street culture.

« The Undersiders » présente bien d’autres personnalités à l’image de Michael Harris surnommé « Harry O », grand trafiquant de la West Coast, et fondateur du label Death Row sur lequel étaient signés notamment Tupac, Snoop Dogg ou Dr. Dre. À l’inverse, certains podcasts réhabilite certaines identités, comme Ricky Donnell Ross, ancien vendeur de cocaïne multimillionnaire aujourd’hui militant anti-drogue, et dont Rick Ross (William Leonard Roberts II) a usurpé le nom et l’identité. C’est par ailleurs l’une des raisons pour lesquelles le « vrai » Rick Ross avait poursuivi en justice Rick Ross le rappeur en 2010 et demandait 10 millions de dollars de dommages et intérêts pour violation de droit d’auteur.

Loin d’être un simple récit monocorde, « The Undersiders » habille et met en scène des récits facilement transposables au cinéma et qui s’apparentent à de courts thrillers. Recréant une atmosphère pleine de noirceur et de violence, ‘The Undersiders » brille aussi par la pertinence des choix éditoriaux, en se focalisant à la fois sur des machines à succès mais aussi des hommes de l’ombre qui ont inspiré des grands figures du rap.

Ecouter The Undersiders – Le Podcast