Klub des Loosers : Fuzati décortique l’album « Vanité », entre égo et boîtes à rythme

Klub des Loosers : Fuzati décortique l’album « Vanité », entre égo et boîtes à rythme

Fuzati du Klub des Loosers décortique son album Vanité, un condensé d’égo et d’humour noir, produit à base de boîtes à rythme et de synthétiseurs, qui passe au vitriole le culte de la personnalité.

Seul et unique membre du Klub des Loosers, Fuzati moque la cupidité et la bêtise humaine dans son nouvel album Vanité. Treize titres à visée satirique, dans lesquels il campe un personnage égocentrique et dépourvu d’émotions, pour mieux dénoncer le culte de la personnalité et de la réussite en vogue sur les réseaux. Autodérision est le maître mot, dans cette course au prestige faite de textes mordants et truffés de punchlines plus cyniques les unes que les autres.

Droit dans ses bottes et fidèle à son personnage, l’artiste a pris le temps de décortiquer le processus de création de cet album, dans lequel il énumère une à une les vanités de l’homme, sur un fond sonore analogique et minimaliste.  Il en profite pour livrer sa vision personnelle du succès, de notre quotidien digital et déshumanisé, présenter le magazine qu’il a fait éditer à sa gloire et revenir sur son featuring avorté avec Roméo Elvis.

Du départ à la ligne d’arrivée, le visage masqué du Klub raconte ses histoires de winners et de losers, avec un seul « o » cette fois, dans une discussion à bâtons rompus où la bienséance n’a pas plus sa place que dans ses chansons.

 

Salut Fuzati. Avant tout chose, on a eu envie de t’offrir un livre, en lien avec la thématique de ton nouvel album Vanité. C’est Le Bûcher des vanités, de Tom Wolfe. Est-ce que ce livre, ou son adaptation en film, t’ont inspiré l’album ? 

Un grand merci, j’adore qu’on m’offre des livres. Et puis, vu sa taille, celui-là peut caler un buffet ou assommer un ennemi, c’est parfait (rires). Non, pas du tout. À l’époque, il y avait déjà « Le manège des vanités », sur Vive la vie (le premier album du Klub des Loosers, ndlr). La désacralisation de l’égo, j’en ai toujours parlé.

Effectivement, c’est un thème qui t’est cher. Si ça ne vient pas de là, quelle est la genèse de cet album ? 

Vu que je suis producteur, je me suis demandé quoi faire après être allé au bout de mon délire pop sur Le chat et autres histoires (le précédent album du Klub des Loosers, ndlr). J’ai réécouté pas mal de hip hop old school, et tout est parti des boîtes à rythmes. À l’époque, le hip hop, c’était simplement pour dire que tu étais le plus fort.

Beaucoup d’égotrip, oui. 

Voilà, et j’avais envie de faire ça. Des punchlines bêtes et méchantes, sans forcément être dans l’auto-dépréciation permanente. Alors, j’ai décidé de me la raconter. Puisque j’en avais marre de voir tout le monde se la raconter autour de moi, je me suis dit que ça pouvait être marrant d’avoir un personnage de Fuzati à contre-courant, un espèce de mec qui revient surpuissant.

Le but, c’était de perdre mes fans, de les choquer un peu.

Cet album prend le contre-pied de ce que tu as pu faire antérieurement, comme sur La Fin de l’espèce, très misanthrope. Le premier single, c’est « Champion ».

Il y a une chorale et de la TR-808 (célèbre boîte à rythme, ndlr) sur ce titre. Histoire d’ouvrir avec un truc assez fort. Et dès le deuxième morceau, hop, de l’autotune sur le refrain. J’aime jouer avec mon public. Le but, c’était de perdre mes fans qui sont bloqués dans le passé, de les choquer un peu. Le début de l’album, c’est boîtes à rythmes et égotrip. Ensuite, à partir du septième morceau, cassure piano-voix, et on revient au Klub des Loosers que tu as connu.

Qu’est-ce qui t’a poussé à utiliser ces instruments ?

En fait, ce qui me gène dans la musique d’aujourd’hui, c’est la texture. La musique est très froide, on sent qu’elle est produite pour être écoutée sur des téléphones et des ordinateurs. Moi, c’est tout le contraire. Quitte à faire une sorte de trap, je me suis dit qu’il fallait qu’elle soit organique. Le son de l’album est chaud, j’utilise une vraie boîte à rythme, de vrais pianos. Il n’y a quasiment pas de plug-ins. C’est le côté 90’s. Vu qu’il n’y avait que très peu de mémoire dans les boîtes à rythmes de l’époque, le son était forcément brut. J’aime bien qu’il n’y ait pas trop de fioritures sur les instrus. Car chez moi, le texte est tellement dense que si la prod est trop pleine, ton oreille va saturer.

© Antoine Monégier du Sorbier

« Champion » est donc le morceau flamboyant qui ouvre l’album. Lorsqu’on t’avait interviewé juste après Le chat et autres histoires, tu nous avais parlé du culte de la personnalité, de l’étalage de nos vies sur les réseaux, de reproduction sociale. Sur ce single, tu as davantage creusé ces thèmes.

Mine de rien, je viens de la classe moyenne, et ça a m’a défini, parce que je traînais avec plein de sortes de gens différents. Vu que j’écoutais du rap, j’étais souvent avec des mecs qui vivaient en cité. Parfois, via les connexions d’Orgasmic (DJ et producteur membre du groupe TTC, ndlr), je me retrouvais à des soirées dans les apparts du seizième. J’ai toujours navigué entre ces deux mondes, sans jamais y être à ma place, et je pouvais observer. La classe moyenne, c’est un bon poste d’observateur. T’es trop riche pour ceux qui n’ont pas de sous. Les bourges, eux, te prennent de haut. Et d’ici, tu peux la voir, la reproduction sociale.

Il n’y a pas de bouton tiède sur les réseaux sociaux.

Justement, l’album parle de winners et de losers. Où est-ce que tu te situes ? 

Entre les deux. Quand tu es artiste, tu reçois d’énormes décharges d’adrénaline lorsque tu sors de scène. À l’inverse, tu vis des périodes hyper compliquées, avec plein de doutes. Surtout quand tu es dans les extrêmes, c’est les montagnes russes. D’un jour à l’autre, c’est n’importe quoi, tu passes de « j’suis qu’une merde » à « j’suis le meilleur. » Jamais dans le juste milieu. Et puis, on devient hyper manichéens. Parce qu’il n’y a pas de bouton tiède sur les réseaux sociaux, on s’exprime avec un nombre de caractères limité. C’est soit t’aimes, soit t’aimes pas. Alors que dans la vie, ce qui est intéressant, c’est la nuance. Bref, j’ai repris ce truc américain d’être soit un winner, soit un loser, sans demi-mesure.

Le comble, c’est d’avoir créé un compte Instagram pour promouvoir l’album, alors qu’on sait à quel point tu es critique vis à vis de la plateforme. 

Tant que ça reste un outil pour la musique, ça ne me dérange pas. En revanche, j’ai pas envie de me filmer en train de faire la cuisine. Personne n’a envie de voir ça, de toute façon.

Méfie-toi, on est à l’époque de l’influence, il y a des chances que si (rires).

Le but, avec Klub des Loosers, c’est de rester discret, en arrière, donc ça serait incohérent de poster toutes les deux secondes sur Insta. Dès que la promo de l’album va être finie, je compte partir en moonwalk (rires). Et puis, il ne faut pas que ça prenne trop de temps dans une journée, je préfère écouter des disques.

L’être humain a niqué une planète pour son confort personnel.

« Sois pas trop dans l’ère du temps ou tu vas finir pollué », comme tu le dis si bien dans « Battre. » D’ailleurs, l’écologie est un autre thème de l’album. 

Pourquoi les gens n’en parlent pas plus ? C’est fou. Parce que là, on flippe du Covid. Sauf que ce qui arrive derrière, vu ce qu’on a fait subir à la planète, c’est tellement pire ! Si tu as une grosse doudoune, tu la mettras plus jamais (rires). Il y a des trucs flippants, que je ne voulais pas traiter au premier degré, parce que c’est chiant. J’ai trouvé ça intéressant de le ramener à notre vanité. L’être humain a quand même niqué une planète juste pour son confort personnel. Et encore, on parle du confort de même pas un tiers de l’humanité.

L’analyse est juste. L’air du temps, comment tu t’en protèges, alors ?

En même temps, il faut que je m’en imprègne. Sinon, je n’ai plus rien à raconter. C’est prendre le métro, ouvrir mes oreilles, parfois me forcer à mater ou écouter des choses qui ne m’intéressent pas, à regarder ce qui sort. Tous les vendredis, je me tiens informé des sorties musicales. Parce qu’en tant qu’artiste, tu dois être une sorte d’éponge. Il ne s’agit pas d’être premier degré, mais j’aime savoir ce qu’il se passe en trame de fond.

© Antoine Monégier du Sorbier

Puisqu’on parle d’actu, Elon Musk a récemment mis une puce dans le cerveau d’animaux, et vise à terme l’Homme. Qu’est-ce que ça t’inspire ?

Logique, on a tout le temps un téléphone à la main. La prochaine étape, c’est qu’il soit dans notre cerveau. Tous les auteurs de science fiction des années soixante avaient anticipé ça. Peut-être que dans deux ou trois générations, on dira de nous « wouah, c’était des humains non-augmentés. » On va y venir, c’est sûr.

J’y vois un lien avec Vanité. La course à la performance, c’est un de tes leitmotivs.

Tout n’est que performance. Pour en revenir à Insta, les gens te jugent à ton nombre de likes. C’est même plus de la musique, c’est de la statistique. Il n’y a plus que des algorithmes. Regarde le nombre de gens qui se sont rencontrés via des applications, sans que ça ne les gène. C’est un putain d’algorithme qui les a matchés ensemble ! La majorité de ce que les gens écoutent en musique, c’est pas leurs goûts, on est déjà dirigés par des robots.

Moins tu t’encombres de sentiments, plus t’avances.

Est-ce qu’avoir des sentiments n’est pas un handicap, dans un monde déshumanisé ? C’est ce que tu sembles dire dans « Comme eux ».

Bien sûr, c’est pour ça que j’ai écrit cet album. Prends Vive la vie, c’est un adolescent romantique qui ne sait pas se situer vis à vis des femmes et passe de la misogynie à les mettre sur un piédestal. Sur cet album, les sentiments sont absents. Moins tu t’encombres de sentiments, plus t’avances. Il n’y a aucun grand patron d’entreprise qui soit propre. T’emploies un terme générique comme « dégraisser » pour dire que tu as ruiné combien de familles ? Personne n’arrive au sommet sans ça. Si tu as des sentiments, tu n’arrives à rien.

Mais, toi, comment tu le gères ? 

Eh bien, avec de moins en moins de sentiments (rires). Par exemple, j’évite de faire de la musique avec mes potes. À trop mêler l’amitié et la musique, on devient collègues. En même temps, je ne fais pas de compromis, je préfère m’embrouiller avec quelqu’un plutôt que sortir un titre dont je ne suis pas content.

À propos, Roméo Elvis a été accusé publiquement d’avoir commis une agression sexuelle, fait qu’il a ensuite reconnu. Immédiatement, tu as retiré de ton album le titre sur lequel il était en featuring.

Son couplet défonce et j’adore le morceau. Sauf que, voilà, c’est un choix à faire. J’aurais trouvé ça hypocrite de dénoncer un tel comportement et de profiter des streams du morceau. Tu peux faire des débats sans fin sur l’homme, l’artiste. Par exemple, je crois que Michael Jackson était pédophile, et je continue à l’écouter. S’ériger en juge suprême est difficile, ce sont des choix personnels. En tout cas, le couplet était très bon, c’est important de le dire. Quand on parle de nuance, c’est de ça dont il s’agit. Retourner sa veste du jour au lendemain, je trouve ça fou. La vie est plus complexe que ça.

Afin de promouvoir ton album, tu as édité un magazine. Un numéro unique à ta gloire, dont tu es à la fois le rédacteur en chef, le directeur de la publication et le sujet.

Exactement, je suis tout et je ne parle que de moi (rires). En vrai, je ne suis plus très neuf, dans la vie (éclats de rires), donc ce sont les magazines qui ont fait ma culture. Me dire qu’un jour, j’aurais mon magazine, c’est un fantasme d’adolescent. À une époque où tout le monde a les yeux rivés sur son téléphone, revenir à un format papier, j’ai trouvé ça cool. Vu que j’ai vingt ans de carrière, il y en a des histoires à raconter. C’est un dossier de presse amélioré. L’interview avec Roméo Elvis, justement, qui parle du rapport au succès, elle est intéressante, parce qu’il a un côté mainstream, alors que moi, je suis un mec confidentiel.

© Antoine Monégier du Sorbier

L’album est entièrement produit par tes soins ? 

Entièrement. J’ai tout composé et j’ai tout joué, avec mes petites limites. Aujourd’hui, tu peux tout faire avec un laptop. Les instruments, les plug ins, c’est sans fin. Se limiter, c’est ce qui donne l’identité d’un disque. Sur cet album, j’ai eu envie de mettre beaucoup de piano, de bosser avec une chorale et de n’utiliser que quelques boîtes à rythme. Des synthés vintage, je dois en avoir douze ou quinze. Si tu te sers de tout, tu t’en sors plus, et c’est comme ça que tu passes trois ans sur la production d’un album. Un Minimoog (synthétiseur analogique, ndlr), ça n’a jamais le même son. Chaque fois que tu l’éteins et que tu le rallumes, il fait un son différent.

C’est le genre d’instrument qui incite à la spontanéité, lorsque tu composes. 

Exactement. J’ai lu beaucoup de choses sur la façon dont les gens produisaient à l’époque. Les studios coûtaient cher. Les mecs rentraient en studio, ils enregistraient leur truc, mixaient souvent dans la foulée et point. J’ai lu un bouquin sur Jean-Claude Vannier (célèbre musicien et arrangeur pour Serge Gainsbourg, Jane Birkin, Barbara ou encore Juliette Gréco, ndlr). Il expliquait qu’il écrivait ses arrangements, c’était ça et pas autre chose, pas le temps d’y passer trois heures. Parce qu’ensuite, il y avait une autre session. Aujourd’hui, on peut tout refaire à l’infini. Moi, j’aime bien laisser des erreurs sur les disques, que le beat ne soit pas toujours parfait, ça donne un groove.

L’effet Jay Dee, quoi. 

Oui, parce qu’il ne quantifiait pas (la fonction quantification permet d’ajuster sur la grille des notes jouées pas exactement en rythme, ndlr). Après, je suis plus D.I.T.C que J Dilla.

Deux noms qui ont marqué l’histoire du rap. Laisser une trace, c’est quelque chose qui te préoccupe, toi ? Tu abordes le sujet dans ton titre « Finisher ». 

Non. Regarde Michael Jackson. Sa mort ne date pas d’il y a si longtemps. Pourtant, plein de gens ne savent déjà plus qui c’est. À mon petit niveau, j’essaie d’être intemporel. Après, il faut pas croire que dix ans après ta mort, il y ait encore beaucoup de gens qui prononcent ton nom. Devenir super riche, ça sert à quoi ? Lorsque tu crèves, c’est la fin. Peut-être que tu vas laisser ton nom à un musée ou une bibliothèque. Certains ont donné leur nom à des rues, mais tu n’y penses jamais, à ces types. Désacraliser les choses à ce point, peut-être que c’est un problème, car ça t’empêche d’avancer. Prends un mec comme Kanye West, qui ne doute de rien. S’il doutait, il ne se serait pas risqué d’aller dans la mode…

 Ou de se lancer dans une élection présidentielle !

Alors, ça par contre, c’est un problème (rires). En tout cas, il y a quelque chose de beau là-dedans.

Aujourd’hui, on ne juge ta réussite qu’à ton nombre de vues.

L’argent, tu viens d’en parler. Encore un leitmotiv de l’album. Y a-t-il d’autres formes de réussite que l’argent ? Surtout si le succès est aussi éphémère que tu le décris. 

Malheureusement, on ne juge ta réussite qu’à ton nombre de vues et à combien tu pèses en euros. L’argent comme les vues, ça change des vies. Dès que tu en as, on commence à te respecter. La bourgeoisie, c’est des gens qui ont des valeurs, et qui sont convaincus qu’elles sont universelles. Ceux qui ont des thunes, ils ne sont pas attachés à des valeurs. Il y a une espèce de cynisme, quelque chose de robotique.

Toi, quelle est ta définition du succès ? 

Très bonne question. Être en paix avec soi-même, même si c’est ultra difficile. Faire abstraction des modèles de succès qu’on va t’imposer et sentir que tu es content. Dans ce monde-là, c’est presque impossible. Surtout en ce moment. Les réseaux te renvoient en permanence l’idée que t’es pas assez bon, que t’en fais pas assez. Quant t’es artiste, c’est sans fin, parce que tu peux toujours en faire plus. Forcément, on ne peut être que malheureux, parce qu’on s’y habitue. À quel moment ça s’arrête ? Encore plus aujourd’hui, où tout va très vite. Si tu as fait un Bercy, ton entourage va te dire de faire un Stade de France.

Surtout dans le rap, où sortir un album par an, c’est devenu le minimum. 

Grave. Un mec comme JuL, je pense que c’est naturel pour lui. Par contre, il y a des artistes, on sent qu’ils se forcent, parce qu’ils ont peur de disparaître. Moi, j’ai mis sept ans entre Vive la vie et La Fin de l’espèce, alors (rires). Quelqu’un qui débute, je ne lui conseille pas de faire ça.

Justement, cet album ne conclut toujours pas ta fameuse trilogie amorcée avec Vive la vie. Conclure la trilogie, tu t’en fous ou ça a une importance ?

Une fois qu’elle est conclue, c’est au revoir.

Ah, on espère que tu ne la conclues pas tout de suite, alors (rires).

Après, je ne pense pas continuer longtemps non plus. Faire de la musique, j’adore. Tout ce qu’il y a autour, ça demande beaucoup de sacrifices et j’ai envie de calme. L’important, c’est de réussir à s’amuser. Au départ, tout est neuf. Être sur scène ou en studio, tu continues d’apprendre des choses. Sauf qu’il y a un phénomène d’habitude. Et ce qui est triste, c’est qu’il y a toujours un moment où ça redescend. Mieux vaut partir avant que ça n’arrive.

Savoir mettre fin à sa carrière au bon moment, c’est aussi une réussite pour un artiste. Comme pour un sportif, d’ailleurs. 

C’est ça. Rapper « Baise les gens » dans une MJC à soixante piges, c’est mort ! (rires)

Belle punchline de fin. Merci !


Merci à Antoine Monégier du Sorbier pour ses clichés en grande pompe et sa recherche de lieu (de shooting, pas le poisson), au Pavillon de la Reine, ainsi qu’à Manuel Figueres et sa super banane Rap-A-Lot Records pour avoir organisé la rencontre.