On a discuté du Festival Hip Opsession avec son programmateur

On a discuté du Festival Hip Opsession avec son programmateur

Après quinze années d’existence, le festival Hip Opsession est devenu une véritable institution à Nantes. Chaque année, environ 20 000 personnes viennent vivre au rythme du hip hop en assistant à des événements en lien avec la danse, le graffiti, le beatbox, ou la musique. Nous avons rencontré Pierrick Vially, programmateur et coordinateur du festival pour parler des raisons du succès du festival et aussi de son futur.

BAKPACKERZ : Depuis combien de temps fais-tu partie de Pick Up Production ? Quel est ton rôle au sein de l’association ?

Pierrick Vially : Je fais partie de l’association depuis 2006, d’abord en tant que stagiaire, puis bénévole, j’ai fait des contrats courts, puis de nouveau bénévole ; je suis salarié de l’association depuis 2012 sur les relations au public et l’action culturelle, et depuis septembre 2017 à la programmation et coordination de l’activité hip hop.

Avant d’intégrer l’équipe de Pick Up, quel a été ton parcours ?

Quand je suis arrivé sur les premières années, en 2006 je sortais de mes études avec une envie de découvrir le monde de la production, de l’événementiel en particulier dans le hip hop par intérêt et par passion avant tout. J’ai ensuite fait six ans au sein du festival L’Original à Lyon, d’abord en stagiaire bénévole, puis en salarié, de 2005 à 2011, en production et en aide à la coordination avant d’arriver chez Pick Up. J’ai aussi fait des passages plus courts dans d’autres événements et festivals plus généralistes tels que le festival Lumière, qui est un festival de cinéma à Lyon ou le festival des Nuits de Fourvière.

Pourquoi vouloir représenter tous les aspects de la culture hip hop au sein du festival ?

C’était une volonté dès le départ de s’inscrire dans une représentation pluridisciplinaire, de voir le hip hop comme une culture, un mouvement, un ensemble, peu importe le terme qu’on met derrière. Depuis 15 ans on essaie de garder cette ligne directrice de faire se croiser les disciplines entre elles. En quinze ans, le festival est resté dans cette lignée, le hip hop a énormément évolué aussi. On est bien conscients qu’à ce jour le côté culture, mouvement hip hop global n’existe plus vraiment, du moins ce n’est pas un message qui est porté par les jeunes. Ils fonctionnent plus par communauté, par discipline, etc. Il y a très peu de gens aujourd’hui qui graffent, qui dansent, qui rap, qui pratiquent tout ou qui ont un réel intérêt pour l’ensemble des disciplines et des pratiques artistiques. De notre côté on essaie d’être à la fois vitrine de toutes les esthétiques, tout ce qui peut se faire et d’essayer de garder une cohérence globale de mouvement à part entière, sans tomber dans quelque chose qui soit trop « à l’ancienne », trop « has been ».

Les conférences et projections proposées chaque années sont-elles aussi l’occasion de discuter de cette culture, de son évolution ?

Absolument, comme je le disais, on voit vraiment le mouvement dans sa dimension culturelle, plus qu’artistique même. Produire des événements pour produire des événements ce n’est pas vraiment ce qui nous intéresse le plus, c’est plutôt la partie « knowledge », la transmission, que ce soit à travers les conférences, les tables rondes, les cartes blanches données à des associations. Il y en a plusieurs cette année, dans une grande majorité des disciplines : deux tables rondes autour de la danse, la carte blanche avec BACKPACKERZ sur la pluralité du rap, la carte blanche sur le DJing… C’est plutôt intéressant de donner à voir tout le mouvement, tout ce qui se cache derrière le hip hop et de laisser parler les acteurs, c’est une partie très importante du festival, on est très vigilants à cela. Il y a aussi tout le volet initiations et workshops pour sensibiliser à la pratique, en plus de la théorie.

©Adrien Savary

Depuis ses débuts Hip Opsession a pris pas mal d’ampleur, qu’est-ce qui a fait le succès du festival auprès du public, qui se déplace en nombre chaque année ?

Quand tu t’installes sur la durée, que tu existes toujours, que les artistes et le public sont bien reçus, ça joue sur la notoriété et le fait qu’on ait envie d’aller au festival. D’où le fait que la longévité permette le succès du festival. D’autre part, je pense que ce qui est important c’est la vibe, l’état d’esprit nantais aussi. Globalement les artistes sont toujours contents de venir à Nantes parce qu’il y a un bon état d’esprit dans la ville et le public est toujours réceptif. Ensuite à notre échelle, il y a de moins en moins de festivals hip hop, en tout cas de moins en moins qui font le pont entre les différentes disciplines, et puis on essaie d’avoir une programmation qui se démarque un peu des programmations classiques des salles de concerts, avec des têtes d’affiche mais aussi pas mal de noms « découvertes ». On essaie d’être un peu « prescripteurs » ou de pousser à ça, il y A donc peut-être ce côté curiosité qui attire le public. Les gens peuvent constater que le festival prend en compte énormément de choses, il y a des propositions très variées, le festival dure assez longtemps ce qui permet aux gens de choisir ce qu’ils veulent voir, et il y a le Battle Opsession. C’est notre événement phare qui a une renommée internationale et qui tire tout le reste du festival vers le haut.

Justement, le battle a toujours été un temps fort du festival qui attire énormément de monde, pourquoi cet engouement autour de la danse d’après toi ?

Le breakdance est très populaire aujourd’hui, il y a un bon engouement du public. Les danseurs aiment bien venir parce que ce n’est pas qu’un événement de danseurs, il y a aussi la vibe du public. Le public est un peu lambda et il apporte une énergie différente et en général les danseurs apprécient l’énergie du public nantais. Il y a aussi la question du rapport au sol puisque le Lieu Unique est un lieu important dans l’histoire du battle donc on ne veut pas changer. Le battle se fait au sol, le public est assis autour puis il y a tous les gradins autour, il n’y a pas de scène qui vienne casser le rapport avec le public, on reste dans l’esprit du cercle en quelque sorte. Il y a aussi deux tiers du lieu qui ne sont pas consacrés à l’événement central mais qui sont plutôt consacrés aux cercles, à l’échange libre. C’est aussi ça qui fait la renommée du battle, les danseurs savent qu’il vont faire le battle mais qu’il vont surtout pouvoir danser pendant 3-4h, échanger avec d’autres danseurs venus du monde entier. Il y a aussi eu quelques battles de légende qui ont fait le tour des internet et qui ont aidé à la renommée du festival. Et puis quand le bouche à oreille s’installe, que les gens disent « Hip Opsession c’est toujours carré, c’est bien organisé, ça commence et finit à l’heure » que les danseurs et artistes sont reçus dans de bonnes conditions, ça aide à pouvoir continuer sur la durée.

©CLACK/David Gallard

Tu parlais de curiosité dans la programmation, est-ce que le battle c’est aussi pour vous l’occasion de faire émerger des jeunes talents de la danse ?

Je pense que c’est comme sur la programmation musicale. On a toujours des têtes d’affiche, parce que ça permet de créer l’événement, mais ces têtes d’affiche permettent aussi au gens de découvrir les autres invités. On essaie du mieux que possible d’avoir des danseurs du grand Ouest dans les invités, que ce soit de Nantes, Rennes ou les alentours. C’est aussi l’occasion pour eux d’être davantage montrés sur un événement qui a une visibilité internationale. On essaie aussi de temps en temps d’aller chercher des danseurs qui ne sont pas passés par des gros événements auparavant pour créer la surprise et être un peu révélés sur des circuits de battles d’échelles différentes.

Tu as évoqué l’évolution du hip hop tout à l’heure, est-ce compliqué pour vous de se renouveler en terme de programmation sans pour autant chambouler la ligne directrice du festival ?

La ligne directrice de départ c’est d’essayer d’être la meilleure vitrine possible de ce qu’il se passe dans le hip hop à l’instant présent. Sur la musique on essaie d’avoir une photographie de tout ce qui se fait, sachant qu’il y a énormément de courants, d’esthétiques, et de manières de rapper aujourd’hui donc c’est difficile de prétendre pouvoir tout représenter. De notre côté on essaie de flécher des thématiques dans la programmation, ou du moins d’établir une forme d’équilibre dans les artistes qu’on programme, du new school au old school, du boom bap à la trap en passant par plein d’autres choses. Comme l’objectif c’est d’avoir un panel extrêmement large, ce n’est pas si compliqué de se renouveler. Il y a très peu d’artistes programmés cette année qui l’ont été sur des éditions précédentes, c’est peut-être le cas pour deux ou trois d’entre eux, mais c’est assez rare, on essaie de ramener des nouvelles têtes chaque année. En revanche, on est un festival qui a des lieux précis et des dates précises, il y a donc beaucoup de frustration et de déception suite à des tentatives de programmation avec des artistes qui ne sont pas disponibles pour des questions de calendrier, ou sont trop chers, etc. Malgré tout, quand on arrive au bouclage de la programmation, j’ai le sentiment qu’on arrive à proposer un panel très large et qui soit de qualité entre artistes plutôt underground, méconnus et des propositions grand public.

Essayer d’être la meilleure vitrine possible de ce qu’il se passe dans le hip hop à l’instant présent

Les artistes que vous programmez sont pour la plupart des artistes indépendants, pas des artistes qui remplissent des Zénith, est-ce que ce n’est pas un pari risqué de proposer des « petits » artistes dans une ville comme Nantes ?

La plupart des programmations sont risquées quoi qu’il arrive puisqu’on est sur un modèle économique où pour rentrer dans nos frais il faudrait réduire les plateaux, ou ne pas se permettre certaines choses. Mais on essaie de monter le festival et son économie de telle manière qu’on s’autorise à prendre des risques sur quelques soirées, en sachant dès le départ que la salle ne sera pas pleine car la programmation n’est pas évidente, mais on a envie de la défendre et de la montrer. C’est aussi notre rôle de montrer ces artistes, contrairement à des concerts qui vont avoir lieu au Zénith avec grosses jauge de remplissage et des places relativement chères. On a fait le choix de ne pas s’attaquer à des artistes qui ont des potentiels de Zénith, ce n’est pas notre marque de fabrique et l’économie de ce genre de projets est plus complexe à gérer pour nous.

Un événement fort du festival était la soirée TKO (soirée de battles DJ, beatbox et beatmaking), pourquoi avoir choisi de l’enlever ? Est-ce que vous envisagez de la remettre en place ?

Le TKO est évoqué avec de la nostalgie de la part de beaucoup de DJ ou beatboxers du fait que l’événement n’existe plus aujourd’hui. Il avait été initié par 20syl avec C2C en lien avec Nico (Nicolas Reverdito, directeur de Pick Up Production, ndlr), qui a créé le festival et a assuré la coordination et la production pendant 13 éditions. Le TKO a vécu à peu près dix ans puis on a choisi en interne de terminer sur une dixième édition façon « Choc des Titans » où on a invité des célébrités de ces univers, des anciens vainqueurs, pour le fêter une dernière fois. Il y avait aussi un sentiment d’essoufflement. Les battles beatbox se sont de plus en plus développés alors que le TKO était présent à une époque où il y en avait peu. Il y a surtout eu de l’essoufflement sur la partie DJing, dans la pratique, dans les battles, les DMC ont aussi connu ce passage à vide. Ce qui était important pour nous c’était de travailler avec des acteurs de ces disciplines. Récemment il y a French Beatbox Family qui est arrivé, qui est basé à Nantes et qui développe pas mal de choses en terme de Beatbox, donc on discute ensemble de ce qu’on pourrait faire sur le volet « battle » à l’avenir. Il en va de même avec l’association Scracthlab, sur le turntablism, DJing, on a plusieurs événements avec eux sur le festival cette année et on discute déjà de la possibilité de retravailler sur une forme de battle DJ. Je pense que c’était bien d’avoir arrêté le TKO, sinon on aurait continué sans chercher à se renouveler et ça aurait certainement perdu en moyens puisqu’on nourrissait des ambitions de salle à 1200 personnes avec un artiste en guest après, et c’est peut-être une échelle un peu trop haute pour un événement de ce type. En tout cas on réfléchit, pas forcément sur la réintroduction du TKO, mais sur la place des battle DJ et Beatbox, sachant qu’on peut maintenant s’appuyer sur des acteurs spécialistes, c’est ce qui nous intéresse pour avoir une vraie expertise quand on se lance là-dedans.

©David Gallard

Depuis maintenant 3 ans, le QG est un lieu important de Hip Opsession, qu’est-ce qui a motivé l’installation d’un tel lieu ?

Le QG c’est une décision qui a été prise il y a trois ans. Le festival est nomade, il se balade dans 20 à 30 lieux différents, donc c’est difficile d’avoir une identité forte avec ce modèle là. Ça change des spots où tu es sur un terrain vague pendant 2 jours avec des scènes et des chapiteaux, mais on s’est dit qu’il nous fallait quand même un lieu central où on pouvait proposer des choses sur les créneaux après-midi et « after work ». Le QG c’est l’occasion de rencontrer en direct les festivaliers, de voir les équipes, de venir en immersion dans l’univers du festival. On a voulu faire un lieu convivial où il est possible de venir boire un coup, prendre toutes les informations sur le festival, voir la boutique du festival, et on a aussi la partie club pour organiser des événements gratuits tous les jours du mercredi au dimanche en fin d’après-midi qui mettent principalement en avant la scène de Nantes et du grand Ouest. Les gens peuvent par la suite partir sur les autres lieux du festival en première ou deuxième partie de soirée.

Pourquoi la volonté de mettre en avant le graffiti au QG ?

Le volet graffiti ce n’est jamais quelque chose de très évident en février. C’est compliqué de proposer des jams, au-delà de la difficulté à parfois trouver des murs adaptés. On a toujours pensé une partie exposition sur laquelle on va travailler avec un ou plusieurs artistes du graffiti ou issues du graffiti, qui proposent des choses un peu différentes. C’est la deuxième année qu’on propose à quelqu’un de réaliser l’affiche du festival puis de venir investir le QG. L’année dernière c’était Wide à Pol’N, et cette année on a tenté le coup avec Grems. Quand il nous a dit qu’il était ok pour l’affiche on lui a tout de suite parlé d’un lieu qu’on souhaitait transformer, à la base dans l’esprit plutôt bar, club, et lui a voulu pousser le concept un peu plus loin en organisant l’exposition collective en collaboration avec Marie de l’Espace LVL, l’espace tatouage éphémère avec Ipno, qui sont tous les deux nantais et avec qui on avait déjà travaillé. Donc à l’heure actuelle, Grems finit de transformer le QG avant l’ouverture jeudi.

©CLACK / David Gallard

C’est la quinzième édition du festival cette année, pourtant il y a peu de communication autour de cet anniversaire, pourquoi ce choix ?

On s’est posé la question en interne si quinze ans c’était vraiment quelque chose de symbolique. Les avis étaient partagés. Personnellement je n’ai pas milité pour qu’on en fasse une célébration particulière. Je pense qu’on a la volonté et la vocation d’aller au moins jusqu’à vingt ans. Je pense que vingt ans ce sera vraiment fort à fêter symboliquement ; Les quinze ans c’est une étape intermédiaire, on n’a pas voulu révolutionner le festival et plutôt rester sur une forme que les gens connaissent. On a le QG avec Grems et je pense que c’est un peu la nouveauté, la plus-value du festival même si on avait déjà investi le lieu par le passé. Et puis il y avait aussi l’envie de rester un peu modeste, c’est très bien d’être là depuis quinze ans mais on compte encore être là dans l’avenir.

Est-ce que le festival va prendre une autre direction alors qu’il se dirige vers ses 20 ans d’existence ?

On est actuellement en grosse réflexion dans l’association pour repenser le format du festival. On sait que ça fait quinze ans qu’on est là, qu’il ne faut pas tomber dans le risque d’essouffler la formule, qu’il faut sans cesse se poser des questions comme je le disais avec le TKO. On ne s’interdit pas de revoir le format. Il y a beaucoup de discussions en interne car ce n’est pas évident de s’attaquer à quelque chose qui a quinze ans d’existence, qui est un peu le « bébé » de l’association et son événement historique. Mais on imagine déjà des nouveaux scénarios pour peut-être dès l’année prochaine arriver avec quelque chose de différent.

Quel est ton meilleur souvenir sur le festival Hip Opsession ?

Il y a mon tout premier souvenir, en 2006 quand je débarque à Nantes et je mets les pieds dans ce festival que je ne connais pas trop. J’étais au bord du cercle pour les battles avec le micro casque pour donner les infos à la régie pour la vidéo car je connaissais bien les noms des crews et des danseurs, j’avais une forme d’expertise là-dessus. Etre au bord du cercle avec l’ambiance du battle Opsession pour la première fois c’était quelque chose d’assez excitant, j’avais la vingtaine mais j’étais excité comme un ado. Des bons souvenirs il y en a énormément : des afterS de soirées, des moments de complicité avec des groupes, c’est difficile d’en sortir plusieurs. S’il y a vraiment un souvenir très fort c’est plus le premier battle. Un autre souvenir fort, plus personnel, c’est la clôture du festival l’année dernière pour la quatorzième édition. C’était le showcase Slimka, Di-Meh et Makala au Warehouse, qui venait conclure trois semaines de festival et par la même occasion ma première édition avec le costume de programmateur, avec le sentiment que c’était une édition réussie, donc c’était aussi une satisfaction personnelle.

Ces soirées au Warehouse ont été initiées l’année dernière et sont de nouveau reconduites cette année, notamment avec Gros Mo en clôture du festival, est-ce que c’est aussi pour vous l’occasion de proposer un nouveau créneau sur la culture hip hop ?

Oui, car dans les bilans qui étaient établis depuis quelques années on était plusieurs à pointer du doigt le fait qu’il nous manquait la tendance « club » du hip hop, qui est revenue en force depuis plusieurs années, et qu’on avait pas suivie. On a mis un peu de temps à se dire qu’il fallait réinvestir les clubs, ce n’était pas quelque chose qu’on avait fait jusque là. Et il y a eu le projet Warehouse, avec sa nouvelle équipe qui a envoyée des signaux forts sur le fait qu’ils étaient ouverts à des esthétiques bien plus larges que ce que proposait le LC Club. Ils étaient aussi ouverts au fait de proposer des showcases, des lives, etc. Cette formule là nous a plu donc on a décidé de faire une grosse soirée avec plusieurs DJ et un live. XTRM Tour de Superwak Clique l’année dernière et Gros Mo cette année. Donc toujours des artistes qui ne remplissent pas forcément des salles immenses mais qui nous semblent cohérent en terme de qualité de rap et dans ce qu’ils proposent qui peut être cohérent dans un club.

Pour finir, quels sont les artistes que tu rêverais de programmer sur Hip Opsession ?

J’aurais presque dit Busta Rhymes, parce que je pense que c’est l’un des top MC de l’histoire, mais j’ai déjà eu l’occasion de l’accueillir à Lyon et c’était un enfer : deux heures et demie de retard, c’était ingérable, donc je ne le souhaite pas du tout pour Hip Opsession. Sinon sur le côté histoire, légende, Rakim ce serait vraiment cool ; Nas aussi, pour leur côté américain « master » dans le rap. Jay-Z je n’y compte pas car c’est juste impossible donc je ne me pose même pas la question. J’aimerais bien être en capacité de pouvoir inviter des artistes comme Akhenaton simplement pour venir parler et échanger. J’ai déjà eu l’occasion de pouvoir discuter avec lui et il est très bon sur l’exercice médiatique, et il a tellement de choses à raconter. Il a une histoire incroyable entre Marseille et New York, ce serait bien de raconter ces choses en comité plus ou moins important…

…un peu comme l’échange qui a eu lieu avec Vîrus l’année dernière…

Exactement, je trouve ça vraiment bien. Il va aussi y avoir un échange avec la Bastard Prod cette année autour de la projection du documentaire « Une vie de chien ». J’aime bien ce genre de choses. Après s’il faut être sur du fantasme de programmation artistique ce serait plus Rakim et Nas mais ça fait mec de l’ancienne école…. Nouvelle école si on pouvait faire un plateau Top Dawg Entertainment ça me plairait bien. Un peu dans l’esprit Up In Smoke Tour qui nous a traumatisé quand on était ados, accueillir un plateau TDE, avec tous les artistes du label, ce serait super cool.

©Romain Charrier