Blxst, la voix la plus demandée de Los Angeles

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Blxst, la voix la plus demandée de Los Angeles

Le chanteur-rappeur de Los Angeles Blxst était de passage à Paris pour promouvoir la sortie de son nouvel album Before You Go mais aussi le lancement de sa première tournée mondiale. On a donc bien sûr sauté sur l’occasion pour le rencontrer.

Blxst est un touche-à-tout et un maître dans tous les domaines. Rappeur, chanteur, auteur-compositeur, producteur, PDG et plus encore, le natif de L.A. est sur sa lancée depuis la sortie de son premier projet No Love Lost en 2020. Cet album l’avait placé parmi les artistes les plus prometteurs du R&B, grâce notamment à ses mélodies imparables sans pour autant délaisser la partie rap.

En 2021, Blxst a connu sa première entrée au Billboard Hot 100 avec « Chosen », certifié depuis disque de platine. La même année, il reçut sa première nomination pour le prix du meilleur nouvel artiste hip-hop aux BET Hip-Hop Awards et fit partie de la XXL Freshman Class.

Tout en perfectionnant son talent artistique, Blxst s’affirme également en tant que directeur artistique. En 2018, il fonde son propre label, Evgle Records, et deux ans plus tard, signe un partenariat avec Red Bull Records.

Le 22 avril dernier, Blxst sortit son nouvel album Before You Go, un projet de 13 titres avec les participations de Zacari, Rick Ross, Arin Ray et Grandmaster Vic.

Alors qu’il sera en concert à l’Alhambra de Paris le 10 novembre prochain, nous avons pu rencontrer Blxst dans les bureaux de Red Bull pour discuter de son actualité, son plan de carrière ou encore ses collaborations avec d’autres artistes. Une interview que vous pouvez découvrir ci-dessous.

BACKPACKERZ : Trois mois plus tard, comment te sens-tu après le sortie de ton nouvel album Before You Go ?

Blxst : Je me sens très bien ! Je souhaitais démontrer ma régularité sur un second projet après No Love Lost. Je pense que j’ai beaucoup grandi depuis, j’ai de nouvelles thématiques dont je peux parler, grâce notamment à mes voyages autour du monde en tournée, et je crois que les fans ont apprécié.

Dans cet album, tu parles entre autres de ta transition de « simple » artiste à PDG (Blxst a fondé son propre label Evgle Records, ndlr). Tu as également signé un partenariat avec Red Bull, et il se trouve que nous réalisons cet interview dans leurs bureaux parisiens. Peux-tu nous parler un peu plus de ce deal ?

Il s’agit bien sût d’une une superbe opportunité pour moi de pouvoir collaborer avec une telle marque, mais le partenariat a vraiment été noué avant tout afin de créer une plateforme pour les autres artistes (outre moi-même), un peu comme un un hub créatif, un incubateur qui leur permet notamment de posséder leurs propres masters, et ainsi suivre en quelque sorte le chemin que j’ai commencé à creuser.

Comme tu le disais toi-même, tu as démontré une régularité et une qualité remarquable sur tes deux premiers projets. Pour la suite, cherches-tu le statut de superstar (avec pourquoi pas des albums blockbusters) ou bien souhaites-tu continuer dans cette lignée ?

Je pense que mon truc, c’est plutôt de créer mon propre style, et c’est ce que j’ai fait avec mes précédents projets. Donc je cherche plutôt la régularité. Après, si le statut de superstar vient naturellement en suivant cette voie, tant mieux, mais ce n’est pas ce que je vise à tout prix. Je souhaite avant tout rester authentique.

Tu as néanmoins déjà bien explosé grâce au single « Chosen ». Avais-tu directement senti que ce titre deviendrait un hit lorsque tu l’as enregistré ?

Non, pas du tout, il s’agissait vraiment juste d’une chanson parmi d’autres. Comme la plupart de mes tittres, j’ai conçu « Chosen » à la maison. J’ai par contre tout de suite senti qu’elle conviendrait également parfaitement à Ty Dolla Sign. Je lui ai donc envoyée, et il a directement sauté dessus. Il a fait ça en tant qu’ami, car j’ai la chance de le connaître déjà depuis un bon bout de temps. Je l’ai ensuite aussi envoyée à Tyga, et il s’est passé la même chose. Tout ceci s’est fait très naturellement, très « L.A. style ».

Tu as donc été surpris par les chiffres (« Chosen » a été certifié disque de platine, ndlr) ?

Oui, très surpris, j’étais même choqué ! C’est devenu complètement viral, surtout grâce aux danses TikTok, qui ont beaucoup aidé (plus de 200 millions de vues, ndlr). Mais au final tu ne sais jamais quelle chanson sera l’élue, et c’est ce que j’aime, c’est ce qui fait la beauté de la musique selon moi.

Tu définis toi-même ton style de « rap mélodique » : comment travailles-tu l’équilibre entre rap et chant lors de la création de tes projets ?

Je pense que globalement, en tant qu’artiste, je préfère davantage chanter. Mais parfois, j’ai aussi envie de kicker, et de dire de la merde (rires), et je pense que cela se voit sur tous mes projets. J’aime bien conserver cet équilibre entre chant et rap pour montrer que je suis toujours capable toujours faire les deux. Je ferai toujours les deux dans une certaine mesure, c’est certain.

Il est clair que tu as un talent particulier pour trouver sans cesse des mélodies très catchy. Quel est ton processus créatif pour arriver à un tel résultat ?

J’ai la chance que ce soit quelque chose de complètement instinctif pour moi. En général, je fais tourner un beat sur ProTools, et je commence à fredonner des mélodies, à freestyler, à tester différents styles…puis j’ajoute les mots seulement à la toute fin car j’ai l’impression que ceux-ci viennent naturellement avec la mélodie.

Tu as également une voix hyper reconnaissable. As-tu conscience de cet atout ?

Je n’avais jamais réellement pensé à ça mais merci, c’est un super compliment ! Mais j’essaie en effet de rendre cela intentionnel, parce que quand j’entends Drake ou Snoop Dogg par exemple, je reconnais également leurs voix en une fraction de seconde. Et quand tu as ça, cela te rend unique. Tu sors du lot, c’est clair.

Tu as déjà raconté dans une interview comment tu avais atterri sur « Die Hard » de Kendrick Lamar, donc on ne va pas te faire répéter. A la place, peux-tu nous dire comment tu as fini sur « Brunch on Sundays » de Nas ?

Oh c’était fou, vraiment sorti de nulle part ! J’étais à Miami, et Hit-Boy m’appelle sans que je m’y attende et me dit “Yo, Nas te mentionne dans une de ses chansons, il est sur le point de sortir son nouvel album, mais il aimerait que tu enregistres aussi une partie toi-même”. Moi j’étais là genre “c’est quoi ce bordel ?”. Je ne savais même pas qu’il savait qui j’étais ! En plus, Nas est du signe astrologique Vierge comme moi, donc ça a toujours été un modèle pour moi, même en tant qu’acteur. Donc quand je suis rentré à Los Angeles, je suis allé en studio avec lui et Hit-Boy et j’ai fait mon job. Nas a visiblement aimé, il m’a même offert du Hennessy, c’était une bonne vibe !

Depuis déjà quelques temps, tu sembles être le go-to guy en matière de featurings. Comment gères-tu toutes ces sollicitations ? 

C’est assez compliqué, tu sais. Surtout quand ce sont les OGs qui te demandent, des légendes que j’ai admirées toute ma vie, mais je suis aussi béni de me retrouver dans cette position. Parfois, je me dis que je ne peux pas louper telle ou telle opportunité, mais aujourd’hui je suis dans un état d’esprit qui me fait penser qu’il ne faut pas trop que je me disperse. Je me dois de rester assez exclusif, donc je ralentis un peu et je laisse d’abord les gens digérer ma propre histoire. Il faut que les gens ressentent un peu un manque, sinon ils vont finir par se lasser de moi !

Es-tu excité de venir performer à Paris pour ta première vraie tournée mondiale ? A quoi ressemble un concert de Blxst ?

Je suis très excité ! Je ne connais pas grand chose de Paris, c’est ma première fois ici. Un concert de Blxst, ce ne sont que des bonnes vibes, tout le monde est là pour danser. Je ne me préoccupe pas trop de si tu chantes les paroles avec moi ou pas, je veux juste que tu profites, que tu passe un bon moment avec ta meuf ou ton mec, juste en mode two-step, détente.

Pour finir, que penses-tu de l’état de la scène de Los Angeles en ce moment ?

La scène de L.A. est on fire en ce moment ! Il y a plein d’artistes qui sont en train d’émerger comme Bino Rideaux, Jason Cash… C’est bouillonnant et j’ai hâte que le monde entier entende ce que les artistes de là-bas ont à offrir.