Grünt Tour #3 : Abidjan & le rap ivoire

Grünt Tour #3 : Abidjan & le rap ivoire

Web-séries Publié le 21 mars 2020

C’est déjà la fin du Grünt Tour ! Après Casablanca et Bamako, l’aventureuse équipe de Grünt clôt son voyage au travers des scènes rap d’Afrique en nous emmenant à la découverte du rap ivoire, à Abidjan, pour ce troisième épisode. La Côte D’Ivoire, que l’on résume encore trop souvent à son fameux trio « Magic System, coupé décalé et Didier Drogba » comme on peut l’entendre dans le documentaire, s’affirme depuis quelques années comme une terre de rap à part entière avec un style qui lui est propre : le rap ivoire.

Un sens de « l’enjaillement » où l’humour occupe une place prépondérante et qui rend son rap festif et unique, voilà l’ingrédient principal du rap ivoire. Comme pour les épisodes précédents, la caméra de Grünt va à la rencontre des acteurs majeurs du mouvement et se rend sur les lieux qui ont fait l’histoire du rap ivoirien. On navigue ainsi entre les riches entretiens du groupe superstar Kiff No Beat, pionnier du genre que l’on appelle le dirty décalé, et bien d’autres artistes aux divers niveaux de notoriété comme Aura Corp, Suspect 95 ou encore Kozak parmi tant d’autres. Puis on se rend au Lycée Classique D’Abidjan, véritable terreau de rappeurs qui a accueilli en son sein, au début des années 2010, des battles rap qui ont donné naissance à toute une génération de MCs au sang neuf et que les principaux intéressés comparent au Rap Contenders hexagonal.

« Dans cinq ans, six ans, le hip hop ivoirien ça va vraiment être un gros, gros truc » prédit Widgunz, un des rappeurs les plus en vue de cette nouvelle génération. Et son argument se voit confirmé par le beatmaker Tam Sir, qui observe avec lucidité l’intérêt que les occidentaux portent à leur musique : « Maintenant, les gens viennent à nous, on ne va plus vers eux. Aujourd’hui, l’afro est fait partout. On est dans une ère où tout le monde réclame son identité, tout le monde se rappelle d’où il vient. Avant, on voulait faire comme les autres, maintenant les autres font comme nous.« . Qu’il vienne de Casablanca, Bamako, Abidjan ou d’ailleurs sur le continent, le phénomène est déjà en marche et Grünt nous aura prévenus. Désormais, tous les regards s’orientent vers le rap africain.