3 raisons d’aller voir Isha et Limsa d’Aulnay au festival Days Off
Alors que la sortie du Volume 2 de Bitume Caviar est attendue pour 2025, Isha et Limsa d’Aulnay sont en concert le 30 juin à la Cité de la Musique pour le festival Days Off, organisé par la Philharmonie de Paris.
C’est un belge et un français. Et ce n’est pas le début d’une blague. Plutôt un scénario de film. Dans les loges d’un concert en banlieue, Isha rencontre Limsa d’Aulnay. Un gars charismatique, qui comme lui, manie le verbe depuis un bout de temps. Le belge ne tarde pas à comprendre que Limsa est rappeur. Le français, lui, sait déjà qui est Isha. Il écoute sa musique et connaît sa plume. Entre eux, le courant passe.
Quelques mois plus tard, Isha et Limsa d’Aulnay se retrouvent sur le tournage d’un clip. Celui de “Starting Block”, leur premier featuring. Un piano brûle dans la neige. Entre deux scènes, les artistes se réchauffent dans une voiture. Isha se tourne vers Limsa, et lui propose un album commun. C’est le début de l’aventure Bitume Caviar. À l’origine un projet freestyle de quelques titres, devenu un disque iconique du rap francophone.
Depuis, le duo a tourné dans toute la France. Leur album, lui, a tourné dans tous les casques. La pochette signée Romain Garcin a même été primée à la cérémonie des Flammes. Il faut dire que l’univers de la pêche à la ligne dans un décor de cité, ça dénote. Le duo sera en concert le 30 juin lors du festival Days Off, organisé par la Philharmonie de Paris, et on vous donne 3 bonnes raisons d’aller les voir à cette date.
L’expérience qui parle
Isha et Limsa ont le même âge. 38 ans. Ils ont tous les deux grandi dans les 90’s et ont écouté le même rap. Celui de New York, de NaS et de Biggie. Lorsqu’Isha commence la musique, Bruxelles n’est pas une place forte du rap. Fast forward. En 2017, alors que le rap belge suscite enfin un intérêt, il prend le train en marche et entame sa trilogie La Vie Augmente avec le single “Frigo américain”, produit par JeanJass.
Même parcours chez Limsa. Remarqué dès 2013 pour ses freestyles dans les Grünt de Georgio et de Sopico, il sort quelques projets, puis les retire des plateformes. Ses acolytes de la 75ème Session croient en lui et son public l’attend. Mais rien de concret. C’est en 2020, alors que l’épidémie de covid entrave ses plans avec Universal, qu’il choisit de découper son album en 3 EP. La trilogie Logique est née.
Parce qu’il ont percé sur le tard, Isha et Limsa ont un rapport particulier à la scène. L’expérience se ressent à leur technique, mais aussi à leur attitude. Les deux artistes se considèrent comme des miraculés, conscients de la chance qu’ils ont de vivre de leur musique. En signe de gratitude, ils ne manquent pas une occasion de remercier leurs fans, devant qui ils se présentent avec confiance et humilité.
Une alchimie unique
Demandez à Limsa qui est son rappeur préféré. Il répondra Isha. Et à Isha qui est le meilleur rappeur de France. Limsa, bien sûr. L’admiration réciproque que se portent les deux artistes est à l’origine de leur amitié. Et ça n’a rien d’un hasard. Bien qu’ils viennent d’un pays différent, Isha et Limsa ont le même vécu. Celui de gars de banlieue, qui s’en sont sortis grâce à la musique, et ont dépassé toutes les attente.
Isha, qui a été marqué par les duos du rap, explique dans Le Code qu’il a toujours rêvé qu’un autre artiste écrive le deuxième couplet de ses sons. Un partenaire qu’il a trouvé en Limsa, avec qui il est plus facile pour lui d’écrire que tout seul. Limsa confirme au micro de Mehdi Maïzi qu’écrire avec Isha n’est jamais une prise de tête. Les textes qu’ils composent chacun de leur côté trouvent, une fois mis en commun, une cohérence naturelle.
En concert, leur alchimie devient évidente. Isha et Limsa s’accordent une confiance mutuelle, et savent qu’ils peuvent compter sur le talent de l’autre. Une force tranquille, que rien ne semble pouvoir déstabiliser. Leur passe-passe lors de la Grünt d’Isha, enregistrée en live au Bataclan, a montré à quel point ils sont dangereux lorsqu’ils prennent le micro a deux. Est-il besoin d’une autre preuve ?
Du rire et des larmes
Faire rire et pleurer sur un même son. C’est la prouesse qu’Isha et Limsa accomplissent sur plusieurs titres de Bitume Caviar. L’un comme l’autre sont attentifs à cet équilibre entre conscience et humour. Ils partagent un même rapport à leur passé et à leur famille. Une sensibilité qui leur permet d’écrire des textes justes, dont la mélancolie est sublimée par les instrumentales de Dee Eye, à la production sur la majorité du projet.
L’introspection, c’est le cœur de l’écriture d’Isha, qui a longtemps considéré le rap comme une thérapie, et qui a livré beaucoup de lui-même dans ses albums. De son côté, Limsa a été marqué par l’émotion de Salif, qu’il considère comme subversive, dans un environnement où parler de ses sentiments n’est pas habituel. Dans ses textes, à lui, la tristesse est savamment dosée, et contrebalancée par des jeux d’esprit.
Car Limsa n’oublie pas que la musique, ça reste de l’entertainment. Sur scène, on assiste presque à un spectacle de stand-up. Invité à Dans le club, l’émission d’Arte, il lâche carrément des blagues entre ses titres. “Est-ce que vous êtes chauds ? Est-ce que vous êtes sûrs ? Eh bah vous êtes des chaussures !” Une énergie hors de prix, et une façon unique de jouer avec le public, qui font de ses concerts un moment spécial.
… et le volume 2 ?
Si vous n’avez pas eu l’occasion d’assister à leur Olympia à guichet fermé, ou à leur passage remarqué lors du dernier Grünt Festival, on vous conseille donc vivement de prendre vos places pour le Days Off ! Surtout qu’Isha et Limsa ont annoncé en tournée la sortie du Volume 2 de Bitume Caviar pour 2025. Avec un peu de chance, vous pourriez bien découvrir de nouveaux sons à la Cité de la Musique.
Dans tous les cas, ce qui est sûr, c’est que vous pourrez rapper par cœur les paroles des 4 nouveaux titres de la version bonus de l’album, dont le duo nous a fait cadeau pour patienter d’ici-là. Notamment l’excellent “But en or”. Hâte !