10 « opening tracks » qui ont marqué l’Histoire du Rap US

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10 « opening tracks » qui ont marqué l’Histoire du Rap US

Si c’est lors des 90 première secondes d’une visite qu’un acheteur se décide à acquérir ou non un bien immobilier, il n’en faut pas moins à un auditeur pour se faire un premier avis au sujet d’un projet musical.

Un grand album rime souvent, pour ne pas dire systématiquement, avec un morceau d’ouverture marquant. Ce premier titre a pour but de donner le ton, il conditionne aussi généralement notre ressenti vis à vis du reste du projet. Autant dire que le choix de ce morceau est capital dans l’élaboration d’une tracklist. Nous avons listé 10 opening tracks légendaires qui ont introduit 10 albums qui le sont tout autant.

Cette liste contient uniquement des titres qui n’ont pas servi de singles avant la sortie de l’album, des morceaux qu’on découvre donc bien lors de la première écoute du projet en question, et qui sont placés en première position sur la tracklist bien évidemment.

10. Clipse – « Intro »

Album : Lord Willin’ (2002)
Après un départ raté à la fin des années 90 avec le projet Exclusive Audio Footage qui ne verra finalement jamais le jour, c’est toujours entouré des Neptunes que le duo Clipse sort enfin leur premier album. Les frères Thornton font découvrir au monde leur style épuré, charismatique et à la diction ultra précise qui offrira au duo Pusha T et Malice une place privilégiée dans le rap game. Une description abrupte et précise de notre monde, sous fond de trafique de drogue, qui hissera Pusha T dans le Top MC’s de beaucoup de fans de Hip Hop : « Playas we ain’t the same, I’m into ‘caine and guns / Chopard with the fishes, make the face lift numb / Out in Panama in that amazing sun; I’m amazing, son / You niggas wonder where my grace is from, I speak with corrupted tongue / Recognized the underworld since I was young ».


9. Nas – « Stillmatic (The Intro) »

Album : Stillmatic (2001)
Après le culte Illmatic et l’excellent It Was Written, la suite de la carrière de Nas fût un petit peu plus compliquée avec un accueil mitigé du projet The Firm et de ses 2 albums suivants (I Am et Nastradamus). Au début des années 2000 le rappeur du Queens se retrouve dans une position délicate notamment quand son concurrent direct, Jay-Z, décide de l’emmener dans un clash qui secouera toute la planète Hip Hop. Le défi est donc de taille pour Nasir Jones : relancer sa discographie et être à la hauteur du challenge lancé par son nouvel ennemi. Sa réponse ? Cette intro produite par Hangmen 3 dans laquelle il annonce sa renaissance : « I crawled up out of that grave, wipin’ the dirt, cleanin’ my shirt / They thought I’d make another Illmatic / But it’s always forward I’m movin’ / Never backwards stupid here’s another classic », suivront dans la tracklist le diss track « Ether » et le single « Got Ur Self A Gun ». La messe est dite, Nas est revenu au top du game !


8. DMX – « Intro »

Album : It’s Dark And Hell Is Hot (1998)
Si aujourd’hui DMX ne fait l’actualité que dans la catégorie fait divers, il ne faut pas pour autant oublier son début de carrière phénoménal à la fin des années 90. Un véritable ouragan de rage qui emporta tout sur son passage, concurrence comprise! En 6 ans le MC du Yonkers enchaînera 5 albums (dont ses 2 premiers la même année en 1998) avec autant de premières places au Top Albums US et plus de 25 millions d’albums vendus dans le monde. C’est donc avec cette intro solennelle calibrée pour l’événement que tout commença pour X et pour un jeune fan de Compton : « I wrote my first lyrics to that album actually, about 13-14. I just got inspired and I started writing, so that will always be one of my favorite albums… That album inspired me to be a rapper » (Kendrick Lamar).


7. 50 Cent – « What Up Gangsta »

Album : Get Rich Or Die Tryin’ (2003)
Depuis Snoop Dogg en 1993, aucun album n’avait été autant attendu dans le milieu du rap. Signé à la fois sur le label d’Eminem et sur celui de Dr. Dre, chaque morceau du phénomène 50 Cent est alors (en 2003) épié et synonyme de carton. Pour l’ouverture de son premier album sur major, ce n’est pas une prod de Slim Shady ou du doc de Compton qui a été choisi mais un beat martial de Rob ‘Reef’ Tewlow qui fait office de sommation. Sur ce titre on retrouve toutes les recettes qui ont fait le succès de Fifty, que ce soit ses gimmicks entêtantes, ses fameux ponts accrocheurs et ses refrains plus qu’efficaces.


6. Kanye West – « Good Morning »

Album : Graduation (2007)
Après 2 premiers albums couronnés de succès et bercés majoritairement par une vibe très Soul, Graduation marquera une étape importante dans la discographie de Kanye West. Un projet aux sonorités beaucoup plus électroniques et aux discours totalement débridés; à l’image de ce premier morceau de la tracklist qui sample le sublime Someone Saved My Life Tonight de Elton John, et qui annonce déjà la couleur : « From the moments of pain, look how far we done came / Haters saying you changed, now you doing your thang ». Avec cet opus Mr. West accédera au statut de pop star planétaire, pour le meilleur et pour le pire…


5. 2Pac – « Ambitionz Az a Ridah »

Album : All Eyez On Me (1996)
C’est seulement 4 mois après sa sortie de prison, et sa signature dans la foulée sur le label Death Row de Suge Knight et Dr. Dre, que sort ce 4ème projet solo de 2Pac (qui sera le dernier de son vivant 7 mois avant son assassinat). Un double album débordant d’énergie avec cette envie de tout écraser sur son passage et de régler ses comptes avec les autorités et la concurrence : « My murderous lyrics, equipped with spirits of the thugs before me / Pay off the block, evade the cops ’cause I know they comin’ for me / I been hesitant to reappear, been away for years / Now I’m back, my adversaries been reduced to tears ». Un titre produit par Daz qui reprend pour l’occasion les fameux drums du titre Pee Wee’s Dance de Joeski Love.


4. Kendrick Lamar – « Wesley’s Theory »

Album : To Pimp A Butterfly (2015)
Après l’excellent good kid, m.A.A.d city, autant dire que l’album suivant de Kendrick Lamar était plus qu’attendu sans qu’on sache vraiment trop à quoi s’attendre. Le moins qu’on puisse dire c’est que le MC de Compton ne s’est pas contenté d’une simple suite réchauffée. Avec To Pimp A Butterflyon a droit à un projet ambitieux qui évolue dans un univers sonore complètement différent de son prédécesseur. Une prise de risque payante saluée par la critique pour un opus engagé politiquement, à l’image de ce magnifique morceau d’ouverture qui compile un casting 5 étoiles d’intervenants (Flying Lotus, Flippa, Sounwave, Thundercat, George Clinton, Terrace Martin, Joseph Leimberg et Dr. Dre). Un titre qui lance parfaitement le thème de l’album sur fond d’attaques de l’industrie du divertissement qui exploite et transforme (d’où la métaphore du papillon) les artistes noirs.


3. Common – « Be (Intro) »

Album : Be (2005)
Après un précédent album peut être trop ambitieux (Electric Circus) pour l’auditeur lambda, ce premier projet de Common sur le label GOOD Music mettra lui tout le monde d’accord avec des productions assurées essentiellement par Kanye West. Un morceau d’intro éponyme qui frôle la perfection, avec cette contrebasse lancinante et ce sample de « Mother Nature » de Albert Jones, et qui offre à Common un terrain d’expression parfait : « Walk like warriors, we were never told to run / Explored the world to return to where my soul begun / Never looking back, or too far in front of me / The present is a gift, and I just want to be ».


2. Lil Wayne – « Tha Mobb »

Album : Tha Carter II (2005)
Après 3 albums avec les Hot Boys et 4 premiers albums solo à seulement 23 ans, dont le précédent Tha Carter qui lancera la série du même nom, cet opus Tha Carter II marquera le véritable début de la prise de contrôle de Lil Wayne sur le rap game. Un projet qui influencera vraiment toute une génération de rappeurs qu’on retrouve au Top des Charts aujourd’hui. C’est sur un beat du duo The Heatmakerz que débute cet album avec un Wayne qu’on ne verra jamais aussi concerné par son écriture, rappant quasiment 5 minutes non stop sans refrain sur cette intro prophétique sur sa position dans le game : « If I talk about my rivalry they probably get rich / So fuck ’em, I’ma let ’em sit / And I ain’t ducking ’cause I’m right here, I’m just enough / I don’t care who at the top of the stairs, I’m stepping up ».


1. Wu-Tang Clan – « Bring Da Ruckus »

Album : Enter The Wu-Tang : 36 Chambers (1993)
« En garde, I’ll let you try my Wu-Tang style ». Ce morceau est peut être la définition même d’une ouverture légendaire. En seulement quelques secondes le concept de l’album nous est résumé et balancé à la gueule avec cet extrait du film d’art martial Shaolin vs. Wu Tang, avant qu’une partie du Wu-Tang Clan (Ghostface Killah, Raekwon, Inspectah Deck et GZA) vienne en découdre avec ce beat de RZA aussi crade que sublime. L’impact de ce projet fut tel sur la culture Hip Hop qu’on doute sérieusement qu’un crew puisse un jour prétendre leur voler ce titre de meilleur album rap de la part d’un groupe. « Bring da mother, bring da motherfuckin’ ruckus! ».


Mentions honorables : « The Ruler’s Back » de Jay-Z sur The Blueprint, « Da Introduction » des Bone Thugs-N-Harmony sur E. 1999 Eternal, « The Return » de UGK sur Super Tight, « Tical » de Method Man sur Tical, « Lookin’ At You » de The Game sur Doctor’s Advocate.